mardi 6 août 2013

Notre concert à la Maison de Retraite d'Hakodate : Instants fragiles comme un coeur de verre.





En marge des cinq scènes du Motomachi Park, le festival World Meets Japan organise aussi des minis concerts au sein de jardins d'enfants et de maisons de retraites.
Uchronie a été choisi pour intervenir hier dans une maison de retraite en co-plateau avec les facétieuses marionnettes turques de Serkan Kaplan.

Cette fois ci, je l'avoue, c'est nous qui avons été cueillis.
Comment décrire ces instants ? Ce fut 30 min fragiles, délicates.
Devant cette assemblée de mémoires, nos mots nous ont surpris ! Ils résonnaient comme dans une cathédrale de cristal. Si fragile parce que devant nous assis dans leurs fauteuils, les yeux grands ouverts palpitaient un océan d'expériences, de joies, d'épreuves, de vie.

Nous jouions dans le hall de la maison de retraite, dans une sorte de coupole centrale, un puits de lumière entouré d'escaliers en spirale comme au musée Guggenheim.

Et pendant 25 min nous avons chanter nos mots et tenter de transmettre notre énergie et notre émotion d'être là. Tenter de devenir aussi poreux que possible pour que devant cette assemblée au delà du sens des paroles qu'ils ne comprenaient pas, nos histoires se racontent.

Des histoires d'amour avec Ecris Moi et Aie, des envies de révoltes et de danses avec La Valse de Noël,
et une Route des Fleurs particulièrement sensible car leurs regards mêlés à ces paroles sur les souvenirs de nos vies qui nous échappent et que nous tentons de rattraper, a fait vibrer notre corde sensible, donnant tout d'un coup tout son sens à cette expression.

Nous avons investi l'espace, tour à tour grimpant dans les étages, chantant depuis les balcons, ou parmi eux. L'interaction avec François a déployé ici tout son sens. Notamment grâce à son utilisation  d'éléments évoquant la culture populaire japonaise ( ex : masque de Ampaman ).


Sur La Valse de Noel, François a également inviter une vieille femme à danser avec lui une valse tendre.

Puis le concert fini, nous sommes allés à leurs rencontres.
Et nous avons échangés de longues poignets de mains, quelques embrassades, et de nombreuses paroles grâce à l'intermédiaire de Sakaya, notre pétillante traductrice.

Pendant cet échange, le temps était suspendu.

Gaël a rencontré une vieille femme qui ne l'avait pas quitté des yeux pendant tout le concert.
Elle lui dit alors qu'il ressemblait comme deux gouttes d'eau à son frère.

Pour ma part, cet échange m'a particulièrement touchée, notamment ma rencontre avec deux japonaises
qui m'ont appelées de loin pour me dire qu'elles avaient aimé notre énergie, nos voix et qu'elles nous enjoignaient de revenir l'année prochaine.

Voilà, ce que je pouvais vous en raconter,
c'était une première fois pour nous, et en réalité je ne sais pas comment parler de ces moments, je ne peux que vous les décrire maladroitement comme un témoin trop proche.
En tout cas, nous ne nous attendions à recevoir ce qu'ils nous ont donnés.
Au delà des souvenirs, ça continue de vibrer dans nos poitrines.

Mardi 5 août 2013
Emilie en direct du Japon



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